Une interview de 35 minutes avec le génial réalisateur du médiocre My Blueberry Nights.
Je dois avouer que l'interview a été bien plus sympa que prévu. Les deux autres journalistes ont arrêté de poser des questions au bout d'une quinzaine de minutes, et un véritable dialogue s'est rapidement installé, ce qui m'a d'ailleurs fait dire des choses que je ne pensais pas exprimer de manière aussi explicite.
Globalement, Wong Kar-wai a été très cool. Il n'a jamais mal réagi, même lorsque je lui ai clairement fait comprendre qu'il me semblait maintenant se contenter de donner au public ce qu'il attend.
Plusieurs moments très sympa n'ont naturellement pas été inclus à l'interview.
Je retiens notamment le moment où il nous a demandé tour à tour si l'on préférait partager un repas ou prendre un verre avec quelqu'un qui ne nous intéresserait pas vraiment. L'idée était de discuter du caractère "personnel" d'un repas partagé avec une femme. Alors que nous étions tous d'accord sur le fait que nous prendrions plutôt un verre, et que nous nous apprêtions à redevenir de sérieux journalistes en face d'un réalisateur réputé inaccessible, Mathile, de DVDrama, a ajouté : "Oh, allez, si... on peut toujours partager un Mc Do", nous faisant tous éclater de rire, Wong Kar-wai inclus.
Puis, le passage mémorable dit "du cookie" où, "attaqué" au sujet de son film pour Philips, il s'est levé tranquillement, est lentement allé se chercher un cookie à l'autre bout de la pièce, est revenu se poser sur le canapé, a regardé son cookie, a croqué dedans, et s'est mis à répondre à la question, la bouche pleine.
Bon, il y a également eu une petite tentative de détournement de conversation, juste avant la question suivante. "Et, sinon, tu écris surtout sur le cinéma asiatique ?", "Ah, tu aimes le cinéma chinois ? Tu as vu quoi de bon, dernièrement ?", "Et tu as vu The Sun also Rises ? C'est un excellent film."
Dans l'ensemble, interview vraiment sympa, en raison d'un échange qui ne s'installe que trop rarement dans un tel contexte. (Sans vouloir faire le mec qui balance, Im Sang-soo était devenu très @!#$ à partir du moment où je lui avais demandé s'il ne tentait pas de rendre son cinéma plus accessible au grand public avec Le Vieux Jardin.)
Après, il y a deux réponses assez bidon, c'est certain (sur les deux sujets sensibles), mais on évite les réponses "cliché" sur le reste.
Formidable interview Aurel'. La chance. La chance d'avoir enfin rencontré L'HOMME qui filme le métro New-Yorkais au ralenti, juste comme ça, pour faire beau. Non, plus sérieusement, on attend ton avis sur My Blueberry Nights, même cinq lignes! PS : Le 0,5 est-il toujours à l'honneur? =D
Pendant de longues semaines, je lui aurais mis 0,25. Là, après cet entretien, je souhaite revoir le film avant de lui donner une note. Mais, sincèrement, je ne pense pas qu'il puisse dépasser le 2/5.