Comme mes bons films j'en ai bien souvent déjà parlé sur le site, je me cite en partie. Je me cite le site. Si, si. Et si t'es pas content, t'as pas le droit de cité dans not' site. Et moi j'ai l'droit d'citer. Même que ouais.
Le Japon ? A part l’animation, évidente dans ce top 10, je n’en retiens pas grand chose. MIIKE Takashi a entretenu (correctement ?) la machine, le Dark Water de NAKATA Hideo (2001) a impressionné son monde, et si Kairo de KUROSAWA Kiyoshi (2001) mériterait aussi largement de figurer ici, en tant que petit phénomène de société c’est plutôt l’acteur ASANO Tadanobu qui aura le plus marqué la période, avec sa tronche d'ahuri, incarnation parfaite du jeune adulescent jap' ET occidental. J’avoue surtout avoir envie de mettre un peu de comédie dans ce top. Il est trop glauque le père Kurosawa pour que l'on fête un truc avec l'un de ses films. Ou alors le poilant - malgré lui - Retribution - tiens, pourquoi pas... Taste Of Tea est bien fendard mais Survive Style 5+ m’a davantage laissé une empreinte dans le cortex. Inégal et imparfait, indubitablement. Mais plus bitable que beaucoup d’autres. Qu'ai-je retenu de ce film ? Des japonais qui suivent les conseils de Michel Delpech et s'en vont accompagner les oies sauvages, une femme qui passe son temps à martyriser son mari (Asano, donc), un transfuge de chez Guy Ritchie depuis devenu un midnight butcher : Vinnie Jones, etc. Belle photo, très bon film chorale bien rigolo.
Après avoir réalisé un Love Battlefield qui enchanta son monde en faisant se coexister “à l’ancienne” du mélo naïf et du polar hard boiled (d’où le titre), Soi Cheng, sadique, nous jeta sa bobine Dog Bite Dog dans la tronche. On aime ou pas saigner de la bouche. Je me cite :
(...) On n’avait pas vu de film aussi désespéré depuis le On The Run d'Alfred Cheung. Dog Bite Dog est un film à l’ultra violence choquante, dans lequel les personnages à l'agonie semblent tous bons pour l’euthanasie. A cette folie tourbillonnante de trouver son point culminant lors d’un final grotesque, aussi dégueulasse qu’assumant pleinement la conclusion de cette approche barbare - mais aucunement martiale - de notre part animale. Malsain, certes, mais assurément virtuose.
Je n’ai pas l'envie de m’attarder trop sur la Corée, et pourtant c’est ce pays-ci qui aura fait beaucoup parler de lui sur la décennie passée. La claque de PARK Chan-Wook JSA en 2000 - j’ai l’impression de tricher en parlant d’un film sorti en 2000, c’est étrange -, puis les très beaux Deux soeurs (2003) et A Bittersweet Life (2005) de KIM Ji-Wun, sans oublier l’envoûtant Antarctic Journal de IM Pil-Seong (2004) et son score entêtant de KAWAI Kenji... Sur un top de ce niveau dépasse d’une tête celle de BONG Joon-Ho. Son puissant Memories of Murder (2003) coupa l’herbe sous le pied à David Fincher et son Zodiac, puis son film de monstre The Host terrassa tout le monde. Je me cite :
(...) On a longtemps jasé - à tort et à travers - sur les nouveaux « Spielbergs » ; qu’il s’agisse de Tsui Hark – filiation largement galvaudée depuis -, de Stephen Sommers (huh ?) ou, pourquoi pas, de Gore Verbinski (agah ?), mais Bong Joon-Ho, lui, correspond largement au profil. A la fois par la vigueur de sa mise en scène, très proche de l’ampleur celle du réalisateur d’Indiana Jones, mais aussi par ses prises de risques, insouciantes et jeunes, ainsi que par sa propension à vouloir absolument donner ses lettres de noblesse au divertissement haut de gamme. The Host est un chef d’œuvre du genre, égalant en qualité les indétrônable Dents de la mer du maître – référence avouée ici -, ceci étant balancé sans « l’extase de l’instant » du cinémasien s’emballant un peu trop vite après s’être mangé une baffe de pseudopode. L’engouement général est plus que mérité.
Si Johnnie To a garanti ces dernières années une certaine régularité qualitative du polar à HK, pas un de ses films ne figure dans mon p’tit top à moi. Ses meilleurs métrages, à mon sens, datent du XXième siècle et ses dernières bonnes séries B ne les supplantent pas. Pas même Mad Detective, son plus riche de la décennie pourtant. Avec SPL, Wilson Yip a lui, par contre, apporté à mi-chemin son lot de fraîcheur à l'ex-colonie britannique. Je me cite :
(...) La trame déballe un excellent polar tout en arrivant à conserver la simplicité inhérente et nécessaire de tout film hormonal belliqueux qui se respecte, un passage obligé permettant au spectateur de ressentir le crescendo habituel du bon film d’action. L’adrénaline. Bingo, la confrontation Donnie Yen / Jacky WU Jing est parfaite sur tous les plans et nous fait vibrer comme rarement. La meilleur scène sur 20 et plus… Yip au dôme de 20 scènes ? On a misé sur le bon cheval (hum), et que le film calmant le jeu de la surenchère bourrine vienne du pays d’où tout est venu dans ce domaine, c’est plus qu'appréciable. Alors Wilson Yip ? Hip-hip Hourra oui ! !
5 - Vampire Hunter D Bloodlust (2000)
Je m’étais bien marré à scribouiller mon intro sur ce gros ride de Dark Fantasy qui, en son temps, avait grandement influencé Guillermo Del Toro pour son Blade 2. Je me cite :
On démarre avec un pré-générique « Hammer’s Prod. présente » et une ville (gothique) où des croix (gothiques) se tordent devant la présence d’une créature (gothique) de la nuit, venue accomplir ses basses besognes odieuses (et gothiques) et... KABLAM! on se retrouve soudain dans un bon vieux film post-apocalyptique, des bouts de satellites valdingués flottent dans l’espace et on nous explique rapidement le pourquoi du comment du bidule et... BLUNK! puis on bascule dans une église-hacienda, en plein Western Spaghetti, pour y découvrir notre Vampire hunter D-Clint Eastwood-chasseur de prime en train de se faire recruter pour retrouver le saligaud de vampire qui a... SQUIZ! Et là le fantasme de tout amateur de bourrinnage de meute depuis L’Agence tous risques débarque à fond les ballons, une bande de mercenaires déboule dans un gros van customisé pour ventiler du zomblard façon puzzle et... SCROUNCH! cetera.
KIM Ki-Duk ! L'autre Corée du sud. Bad Guy (2001) et Locataires (2004) sont démentiels de sensualité exacerbée, remplis de personnages à fleur de peau, mais mon gros faible reste pour ce Printemps... Je me suis projeté complètement dans ce personnage de moine, j’ai partagé son évolution, ses tourments, et le trip bouddhiste m’a embarqué jusqu’au morceau de bravoure ultime, une grimpette ardue sur la montagne avec cette musique très planante comme ultime compagne. Un superbe climax.